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Succombez aux charmes envoûtants les Sorcières du phare de C. J. Cooke

Les Sorcières du phare de C. J. Cooke. Editions Hauteville. Photo : Philippe Lim
Les Sorcières du phare de C. J. Cooke. Editions Hauteville. Photo : Philippe Lim

Luna proche du terme reçoit un appel déstabilisant. L’une de ses sœurs a été retrouvée à Lon Haven. Cela après de longues années d’absences. Celles-ci ont été causées par un évènement dramatique durant lequel ses sœurs et sa mère avaient disparu.

Cependant sa sœur est restée telle qu’elle était le jour de sa disparition. Luna va devoir surmonter ses traumatismes et affronter ses démons du passé pour découvrir le fin mot de l’histoire.

Envoûtant. Déroutant. Captivant. Voici les termes qui caractérisent le mieux les Sorcières du phare de C. J. Cooke. Les Éditions Hauteville nous invitent à les suivre dans une intrigue déstabilisante où surnaturelle et superstition semblent être synonyme.

Ce récit est entre Les Sorcières de Salem, Dark et Samhain. Des plus déroutant il nous livre de multiples fausses pistes. Cela jusqu’à la révélation finale des plus déstabilisante. Les Sorcières du phare de C. J. Cooke commence au cœur de l’action. On a accès aux pensées des différents protagonistes. Ceux-ci nous livrent l’intrigue à travers leur point de vue.

Ce livre proposé par les Éditions Hauteville débute au cœur de l’horreur. Nous assistons à l’exécution de deux personnes dont Amy. Cela nous est restitué à travers le point de vue d’une des deux personnes exécutées pour sorcellerie. Celle-ci se désole de ne pas pouvoir réconforter Amy. On ressent de l’empathie pour eux.

Le prologue se conclut par ce qui tient tout à la fois de la supplique et de la promesse « attends moi Amy. Attends ». Ce passage illustre à merveille les procès et exécution de sorcières. Il prendra son sens plus tard dans les Sorcières du phare de C. J. Cooke.

Durant notre lecture de ce livre proposé par les Éditions Hauteville nous voguons entre plusieurs époques et plusieurs points de vue. Ainsi nous nous retrouvons dans la partie suivante en 1998. Nous faisons connaissance avec Liv. Toutes les parties nous livrant son point de vue sont rédigées à la première personne du singulier. Cela facilite l’identification et l’empathie.

Liv vient s’installer à Lon Haven avec ses trois filles Luna 9 ans, Clover 7 ans et Saphire dite Saffy 15 ans. Elle est venue dans cet endroit pour raison professionnelle, cela afin de peindre une fresque dans le phare. Celui-ci est construit sur « une forteresse écossaise érigée sur un fort du néolithique qui reposait lui-même sur un rocher du Jurassique supérieur ».

Durant ce passage des Sorcières du phare de C. J. Cooke Liv nous apparaît impulsive. Elle est venue plutôt que prévu. Liv donne l’impression de fuir quelque chose. Ce qui lui donne un côté assez mystérieux. Elle semble cacher quelque chose.

Nous en apprenons un peu plus sur ce lieu et son énigmatique propriétaire. Ce dernier ne fait pas l’unanimité sur l’île. Il dispose de plusieurs propriétés. Cependant il leur préfère son bateau. De plus, on apprend que le propriétaire a acheté ce phare pour en faire un studio d’artiste.

Durant ce passage de livre proposé par les Éditions Hauteville on apprend qu’il a donné à Isla, la gouvernante, la mission « de trouver un peintre pour rénover ou plutôt transformer le phare surnommé le Patient ». C’est là que Liv intervient. Avec sa petite famille ils vont s’installer dans la maison du gardien.

Dès le début des Sorcières du phare de C. J. Cooke Liv semble troublée, perdue. Elle a une étrange et déstabilisante sensation de déjà vue. Ce dernier ressemble à s’y méprendre à un souvenir « ce qui était totalement absurde parce que je n’étais jamais venu à cet endroit ». De plus Liv est troublée et surprise par la fresque qu’elle doit peindre et ses nombreux et énigmatiques symboles. Ceux-ci vont éveiller sa curiosité ainsi que celle de sa fille aînée.

Dès le début de ce livre proposé par les Éditions Hauteville le mystère et le suspens se font sentir. Ainsi à son plus grand étonnement Liv croit discerner dans la lanterne du phare une fillette blonde d’environ 5 ans.

Tout au long des Sorcières du phare de C. J. Cooke nous alternons les points de vue. De ce fait, nous sommes amenés à faire connaissance avec différents protagonistes dont Saffy. Cette dernière nous apparaît comme une adolescente rebelle en quête d’attention. On pourrait être tenté de voir dans sa relation houleuse avec sa mère un problème de communication.

Peu après leur arrivée, la jeune fille a exploré les lieux. De nature curieuse Saffy se considére comme une pilleuse d’épave. Durant l’une de ses explorations, elle a trouvé un trésor dans une des bibliothèques : un grimoire. Certains passages de ce recueil de sortilège donnent l’impression d’être rédigé en Islandais.

Cet ouvrage contient de nombreuses données sur les sorcières. On y découvre entre autres qu’il y a eu des chasses aux sorcières en Ecosse et en Angleterre les pires de toutes. Cela n’est pas sans nous rappeler les Sorcières de Salem d’Arthur Miller. Plus précisément les procès de sorcellerie montée de toutes pièces durant lesquels la superstition, les médisances et préjugés sont rois.

Durant la majorité du temps dans les Sorcières du phare de C. J. Cooke nous notons une tension plus ou moins intense entre Saffy et sa mère. Elle nous apparaît comme une ado blessée, rebelle et égoïste. « Nous traîner jusqu’au trou du cul du monde en plein milieu de la nuit. Tu crois que c’est ça être un bon parent ». Derrière ses apparences bravaches se cache une jeune fille blessée en mal d’attention.

Pendant un court instant durant ce passage de ce livre proposé par les Éditions Hauteville toutes deux enterrent la hache de guerre. On assiste à un moment de rare complicité entre Saffy et sa mère. La jeune fille l’aide à déchiffrer les symboles de la fresque.

Au cours de notre lecture nous sommes amenés à partager le point de vue de Saffy. Celle-ci se révèle plus complexe qu’on pourrait le croire. En quête de quiétude et d’intimité, la jeune fille cherche refuge dans la forêt dans une vieille cabane en bois.

Cependant la menace ne semble jamais loin dans les Sorcières du phare de C. J. Cooke. Ainsi le « phare lui donne la chair de poule ». Mais surtout Saffy fait une macabre découverte. Le corps d’un renard coupé en deux. Cet évènement semble de mauvais augure.

Enfin seule, Saffy retourne à sa lecture du « grimoire de Patrick Robert». Si ce nom nous semble familier, rien de plus normal le propriétaire du phare porte le même nom. Le texte est restitué en italique. Cela fait penser si l’on peut dire à une figure de métacinéma voire une sorte de poupée russe. A savoir une intrigue dans une intrigue.

Nous sommes confrontés durant ces passages au-delà d’un grimoire à une sorte de journal. Ainsi « Je dois commencer par le commencement. C’est-à-dire dès notre première rencontre ». Nous suivons le narrateur de son arrivée à Lon Haven jusqu’à la rencontre qui va changer sa vie.

A leur arrivée ils se lient d’amitié avec une autre famille arrivée un an plutôt. car ils ont vécu la même expérience. Dans un premier temps, ils sont vus comme des étrangers. La famille Hyndman étant leur tout à la fois leurs allié, leurs amis.

De plus dans ce passage de ce livre proposé par les Éditions Hauteville on apprend que leur vie « baigne dans une aura de magie ». « Bien sûr la magie nous servait d’outil, mais ceux qui avait le don l’utilisaient pour aider les gens ». Findwell Hyndman faisait partie de ces derniers. Elle était sage femme, mais aussi guérisseuse.

Cependant dans les Sorcières du phare de C. J. Cooke la menace ne semble jamais loin. Ainsi nous sommes en pleine époque des chasses aux sorcières. Sur ce point je vous conseille La Chasse aux sorcières de Nicolas Hytner basé sur la pièce d’Arthur Miller. Ainsi le narrateur souligne « Nous vivions une époque dangereuse ». De plus « le récit des châtiments des sorcières de North Berwick se transmet de génération en génération ».

Concernant la période de la chasse aux sorcières le narrateur poursuit « Au début les gens ont approuvé ces actes menés par le roi (…) contre les sorcières. IIs se savaient entourés par un monde invisible, mais aussi puissant que le soleil d’été. Ils savaient aussi que la magie pouvait prendre deux formes la bonne utilisée par les guérisseuses et la mauvaise celle de Satan ».

Cependant durant ce passage de ce livre proposé par les Éditions Hauteville tout semble aller pour le mieux. Toutefois cela ne va pas durer. Nous découvrons qu’Amy a hérité des pouvoirs de guérisseuse de sa mère. De plus elle pouvait via des runes jeter des sorts bien innocents.

Ces objets « adressaient des message à une sorte de royaume spirituel et si la bonne personne les utilisait ils avaient le pouvoir de provoquer certains évènements bons ou mauvais ». Peu à peu durant ce récit enchâssé, on en apprend plus sur son auteur ainsi que sur l’objet de toutes ses attentions : Amy.

Tout à coup les Sorcières du phare de C. J. Cooke changent de ton. Nous faisons un bon dans le temps. Plus précisément en 2021 et abordons le point de vue de Luna. Cette dernière est profondément marquée par un drame s’étant déroulé à Lon Haven. Cependant ses souvenirs sont fragmentaires « comme des brisures de miroir ».

Durant ce passage de ce livre proposé par les Éditions Hauteville Luna nous apparaît traumatisée, hantée par son passé. Ainsi que par les souvenirs restés bloqués dans sa mémoire. Ce dont Luna est sûre c’est que sa mère Liv l’a abandonné quand elle avait 9 ans.

Tout au long des Sorcières du phare de C. J. Cooke les époques s’alternent. On passe d’un point de vue à l’autre. Le seul lien si l’on peut dire est Lon Haven. Luna est traumatisée par cet endroit et les évènements mystérieux qui l’entourent. Rien qu’à penser à ce lieu cela lui déclenche des crises d’angoisse.

Luna est une femme brisée, anxieuse mais surtout blessée. Elle cherche à retrouver les siens et à résoudre le mystère de ce sinistre soir. De plus, on apprend que le mystère de la disparition d’une famille tout entière avait bien évidemment attiré les médias.

« Surtout étant donné l’histoire de Lon Haven ». Cette dernière phrase des plus énigmatique est riche de promesses pour nous qui sommes happés par le récit. Le brio de l’auteur de ce livre proposé par les Éditions Hauteville est de jouer sur les attentes du public et de multiplier les mystères et fausses pistes.

A son plus grand étonnement et bonheur Luna reçoit l’appel qu’elle attendait temps. On l’informe qu’on a retrouvé une de ses sœurs. « C’est peut-être le moment de résoudre l’énigme de son enfance ». Cependant dans les Sorcières du phare de C. J. Cooke elle n’est pas au bout de ses surprises.

Bien au contraire le mystère va s’épaissir et amener encore plus de questions. Ainsi loin de se retrouver confronté à une jeune femme. Luna se retrouve devant une enfant. cette dernière semble avoir le même âge que le jour de sa disparition.

Encore plus déstabilisant, c’est comme si pour Clover peu de temps c’était écoulé. Cela instaure limite une idée d’une double temporalité. De plus cela entraîne plus de questions qu’elle n’en résout. Dont qui est-elle ? qu’est-elle ? Durant cette partie de ce livre proposé par les Éditions Hauteville Luna oscille entre étonnement, surprise et joie.

Parallèlement à cela dans les Sorcières du phare de C. J. Cooke on retrouve Liv. De plus on en apprend un peu plus sur le Patient. Un lieu aussi beau que triste. Durant ce passage de ce livre proposé par les Éditions Hauteville Liv fait une découverte étonnante. Une trappe dissimulée. Celle-ci est scellée par d’imposants barreaux fermés par un gros cadenas. De plus on découvre que le Patient est marqué par un sinistre passé. Il est chargé d’une histoire tragique. Des gens y ont été brûlés sur des bûchers.

Durant ce passage des Sorcières du phare de C. J. Cooke nous assistons à une figure de mise en garde. Celle-ci prendra fatalement tout son sens. Ainsi lorsque Liv et ses filles explorent les lieux et s’amusent sur la plus haute colline de l’île. Elles croisent un paysan furieux qui les met au garde. C’est « une colline hantée (…) ça porte malheur d’y mettre les pieds ». Comme souvent elles ne tiennent pas compte de cette mise en garde. Celle-ci résonnera sinistrement plus tard dans l’intrigue.

Durant notre lecture de ce livre proposé par les Éditions Hauteville nous voyons l’intrigue à travers plusieurs points de vue. Ceux principalement de Liv et de deux de ses filles. Toutes portent un poids, une fêlure en elles et sont hantées par leurs démons du passé.

Peu à peu au contact de Clover, Luna est hantée par des souvenirs incomplets de même que par un sentiment de culpabilité. Petit à petit les pièces du puzzle prennent place, mais restent énigmatiques, morcelées. « Je crois que tout a commencé à cause de Saffy. Elle a disparu exprès ».

Les personnages se livrent sans filtre devant nous. Durant les sections leur étant consacrées ils nous donnent parfois une vision différente de l’intrigue voire d’eux-même. Tous cachent une fêlure voire un secret.

C. J. Cooke s’amuse durant les Sorcières du phare à nous perdre dans la temporalité et à nous offrir plusieurs fausses pistes. Mais aussi à donner plusieurs formes à son intrigue. Distillant parfois une atmosphère tout à la fois mystérieuse et angoissante voire déroutante. Le phare tient une place centrale dans l’intrigue de par sa sinistre aura. Il atteint presque le statut de personnage à part entière. Ce lieu est entouré de mystère et de superstitions, mais aussi de magie.

Peu à peu nous découvrons que comme à l’époque de la chasse aux sorcières, les superstitions et médisances peuvent mener aux pires atrocités et horreurs. De plus les chasses aux sorcières semblent toujours d’actualité dans ce livre proposé par les Éditions Hauteville et le danger partout présent. Il faut se méfier de tout et de tous.

Tout au long de notre lecture des Sorcières du phare on oscille entre plusieurs époques, mais aussi entre plusieurs genres : suspens, surnaturel et horreur. C. J. Cooke nous tient en haleine cette œuvre tient tout à la fois de Samhain, de Dark, des Sorcières de Salem mais aussi d’un thriller.

Souvent au cours de notre lecture de ce livre proposé par les Éditions Hauteville la tension est palpable. Cela va aller en s’accentuant quand Luna accompagnée de Clover vont retourner à Lon Haven pour affronter leurs démons au passé. Cette épopée va les plonger en plein mystère, en plein tourment. Elles vont découvrir que les gens y sont toujours sujet aux superstitions. Ces dernières ont les dents dures. De plus ils craignent toujours la malédiction des sorcières et du phare. Ils sont prêts à tout pour se protéger et garder leurs secrets.

En toile de fond de l’intrigue une histoire d’amour par-delà le temps et la mort. Celle-ci est retranscrite dans le grimoire. Puis finit par rejoindre le présent, l’un des protagonistes est prêt à tout pour arriver à ses fins. A savoir réussir le sort qui lui ramènera sa bien-aimée. Peu à peu des liens se tissent entre les différentes temporalités. On plonge en immersion totale au cœur de cette intrigue envoûtante.

Affrontez si vous l’osez la sinistre malédiction des Sorcières de phare de C. J. Cooke

Les Sorcières de phare de C. J. Cooke. Éditions Hauteville. Prix : 19,95 €

Pour plus d’info : https://editions-hauteville.fr/

Rédactrice freelance, Pigiste

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