Culture

Faites plus ample connaissance avec Mickey 7 dont la profession est de mourir et d’être régénéré perpétuellement à l’origine du film Mickey 17

Mickey 7 est un consommable. Il est voué à mourir à chaque fois un nouveau corps est régénéré sa mémoire pratiquement intacte. Mickey 7 est le consommable d’une expédition humaine envoyé sur N un monde de glace, pour le coloniser.

Au cours d’une mission d’exploration Mickey 7 est présumé mort un peu trop vite. Le temps qu’il rejoigne la colonie avec l’aide d’une forme de vie locale. Mickey 8 occupe déjà son poste. Malheureusement pour eux les multiples sont illégaux et vus comme une abomination. S’ils sont découvert les deux hommes risquent de finir dans le recycleur à protéines.

Pour ne rien arranger les conditions de vie sur Niflheim se compliquent. Surtout que l’étrange forme de vie s’intéresse d’un peu trop près à ses nouveaux voisins. Mickey 7 pourrait être la réponse à tout enfin bien sûr s’il ne meurt pas pour de bon.

Captivant. Prenant. Culte. Voici les termes qui caractérisent le mieux Mickey 7 d’Edward Ashton. Ce roman proposé par les Éditions Bragelonne a inspiré le film Mickey 17 de Bong Joon-ho. De plus et pour le plus grand plaisir des cinéphiles, cet ouvrage contient une interview du réalisateur.

Je dois vous avouer que pour ma part et bien que je sois fan de Bong Joon-ho. J’ai plus accroché avec ce roman des plus rythmé, teinté d’humour et de second degré des plus riches en émotion qu’avec le film.

Tout commence au cœur de l’action comme dans le film nous suivons l’intrigue du point de vue de Mickey 7. Dès le début de ce livre proposé par les Éditions Bragelonne et bien que la situation soit teintée de tension dramatique. Cela est dédramatisé par l’ironie, l’humour de Mickey 7.

Ce dernier nous apparaît tout au long de Mickey 7 d’Edward Ashton décalé, ironique, mais surtout des plus attachant. Ainsi le ton est donné dès le début de ce chapitre. Comme souvent dans ce livre proposé par les Éditions Bragelonne nous avons accès à ses pensées.

« De toutes mes morts celle-là s’annonce comme la plus stupide ». Mickey 7 est pris au piège dans une crevasse de glace et soumis à un froid intense. Puis il poursuit sur le même ton. « Quel con. Au lieu de faire attention où j’allais je regardais en l’air ce ridicule rocher à face de singe. En me disant comment le décrire à Nasha une fois de retour au dôme. Et je n’ai pas vu le trou ». Il conclut « ma mort la plus stupide de loin ».

A noter le souci du détail de l’auteur de Mickey 7. Ainsi quand il rentre en communication avec Bertho qui l’a déposé. L’échange nous est restitué dans un style différent. On note un petit côté décalé dans ce dernier. Ou plutôt en décalage totale avec la scène à laquelle nous assistons. A savoir la potentielle mort de Mickey.

Ainsi : Faucon rouge « tu as marché droit dans un trou / Pas un petit Mickey un gros où tu avais la tête ? ». / Mickey 7 « je regardais un rocher (…). Il ressemblait à un singe ». A ces mots Berto répond « c’est vraiment idiot de mourir comme ça ».

On ne peut qu’être d’accord avec lui. Tout en étant étonné que cela ne l’atteigne pas plus que ça. Puis dans ce livre proposé par les Éditions Bragelonne nous découvrons la condition ou plutôt le statut de consommable.

Ainsi Bertho lui annonce qu’il n’y a pas de récupération possible. Car cela serait trop dangereux. Puis il ajoute comme pour se justifier ou pour dédramatiser la situation. « Ça semble difficile à justifier pour un consommable. Tu comprends ? ». « Ce n’est pas comme si tu mourrais pour de vrai (…). Tu seras sortie de la cuve et de retour dans ton lit demain ».

Car oui c’est bien là où se situe le problème. En acceptant l’emploi de consommable sa vie n’a pas de réelle valeur. Il est voué à mourir et à se régénérer pour les autres. Cependant Mickey 7 tente de l’avoir au sentiment cela sans succès.

Bertho le ramène à la réalité et à sa condition. Après tout, il s’est porté volontaire. Ainsi « Désolé Mickey mais qu’est-ce que tu espérais ? je préférerais que tu n’ai pas à mourir là en-bas. Mais en même temps c’est ton boulot tu sais ».

Comme nous aurons l’occasion de le découvrir tout au long de notre lecture de Mickey 7 d’Edward Ashton la position du jeune homme n’est pas enviable. Ainsi il est vu par certains comme un paria voire ignoré. D’autres dont Marshall et les adeptes de son église, le voit comme une abomination.

Cependant durant ce passage de ce livre proposé par les Éditions Bragelonne se qui inquiète surtout Mickey 7. C’est que par paresse ou négligence « je ne suis pas à jour tu sais. Je ne me suis pas téléchargé depuis un mois ».

Le brio d’Edward Ashton avec ce livre proposé par les Éditions Bragelonne est de mêler la science-fiction au second degré, à l’humour noir tout en nous invitant à réfléchir. Tout au long de Mickey 7 on a accès à ses pensées, à ses états d’âme voire ses remises en question souvent décalées.

Ainsi « dans mon métier on passe beaucoup de temps à réfléchir aux différentes façons de mourir. Quand on n’a pas carrément à en faire l’expérience. Je ne suis jamais mort de froid. En revanche je suis certain d’y avoir pensé ».

De même un peu plus loin dans Mickey 7 d’Edward Ashton, il nous invite à nous interroger sur sa condition et sur notre humanité. Cela toujours avec son style décalé des plus caractéristique. Ainsi Mickey 7 nous relate son « cycle de vie ». « J’ai un exercice mental à vous proposer. Imaginez, vous découvrez qu’au moment d’aller vous coucher le soir vous ne vous contentiez pas de vous endormir.

Vous mourez. Vous mourez et un autre que vous se réveille à votre place le lendemain matin. Il possède tous vos souvenirs. Il partage vos espoirs et vos rêves, vos peurs et vos désirs. Il pense qu’il est vous et vos amis et vos proches aussi. Il n’est pas vous pourtant et vous n’êtes pas le type qui s’est couché la veille (…) ».

Puis il poursuit « remplacez « aller se coucher » par se faire broyer, vaporiser ou carboniser et vous obtenez grosso modo ma vie ». Enfin Mickey 7 conclut non sans raison et sans une certaine ironie. « On peut voir ça comme un genre d’immortalité. Assez merdique si vous voulez mon avis ».

De même durant ce passage de ce livre proposé par les Éditions Bragelonne il souligne le fait que personne ne peut le comprendre. Car pour la majorité des autres cela équivaut à l’immortalité. Une partie d’entre eux veut savoir ce que cela fait de mourir. De même ils semble peu empathique envers Mickey 7 le consommable de service.

Cependant dans tout cela il y a une lueur d’espoir, une touche de bonheur : Nasha. Cette dernière est la seule à se soucier de lui ou plutôt à l’aimer sincèrement. Cela en allant au-delà de sa condition de consommable.

Car bien sûr « tout l’intérêt d’utiliser des consommables repose sur le fait de ne pas avoir à les récupérer ». Ce qui pousse Mickey 7 à réfléchir « (…) l’issu va m’obliger à revoir ma façon de choisir mes amis ». Ainsi Berto n’a pas hésité un instant à l’abandonner. Seul il ne lui reste qu’une chose à faire explorer les lieux afin de trouver une solution.

Durant ce passage de Mickey 7 d’Edward Ashton la tension est bien présente sans être pour autant oppressante. Cela grâce aux interventions du jeune homme. Celles-ci servent pour certaines de contrepoints comique à l’action.

De plus le jeune homme durant ses réflexions aborde un thème qui prendra bientôt tout son sens. Ainsi « au début de cette technologie, le téléchargement de personnalité dans un corps obtenu par bioréplications a donné lieu à certains excès dont les souvenirs perdurent. A ce jour sur la plupart des colonies, mieux vaut être un tueur en série ou un pédophile qu’un multiple ». Nous en apprendrons un peu plus tard la raison.

Tout ce long de ce livre proposé par les Éditions Bragelonne l’auteur se joue de nous en multipliant les fausses pistes et rebondissements. Ainsi durant ce passage la tension est plus ou moins palpable. Celle-ci se relâche grâce aux interventions de Mickey 7. On ressent de l’empathie pour ce personnage qui nous apparaît des plus sympathique.

A son plus grand étonnement comme au notre, il va être sauvé par une étrange créature. Cependant le jeune homme n’est pas au bout de ses surprises. Une fois dans sa piaule il se retrouve face-à-face avec Mickey 8.

Au fil des pages de Mickey 7 d’Edward Ashton il n’est pas rare que le jeune homme rompt le 4e mur. Cela en s’adressant directement à nous. Ainsi « A ce stade vous vous demandez peut-être ce que j’ai fait pour me retrouver désigner comme consommable ».

Au cours de son récit notre cher narrateur fait de constat aller-retour entre le passé et le présent. Cela toujours avec son ironie mordante. Ainsi il revient sur les conditions l’ayant mené ici « croyez-le ou pas je me suis engagé volontairement. Bien sûr on ne vous présente pas les choses ainsi. On vous vend de l’immortalité.

Avouez que cela vous fait tout de suite beaucoup plus envie. Cependant il nous rassure. Mais n’allez pas vous imaginer que je suis un idiot. Je savais plus ou moins à quoi je m’exposais quand j’ai apposé mon pouce sur le contrat ».

Contraint et forcé de quitter la terre, Mickey 7 a trouvé comme porte de sortie ou ultime recours de postuler au poste de consommable. A savoir le seul poste restant et correspondant à ses capacités. Ainsi « s’engager comme consommable constituait ma seule chance d’être du voyage ».

A nouveau Mickey 7 nous apparaît dans toute sa complexité voire paresse. Ainsi face à la liste non-exhaustive de tâches pouvant lui être confiées et se soldant par sa mort. Mickey Barnes décroche vite.

Toutefois le jeune homme ne semble pas avoir pleinement pris conscience de la tâche qui lui incombe. « Ce qui lui avait échappé c’est la fréquence à laquelle on ferait appel à lui ». De plus on apprend qu’un consommable est beaucoup plus facile à remplacer qu’une machine.

Mickey 7 d’Edward Ashton se dévore plus qu’il ne se lit. On est happé par cette intrigue rythmée, bourrée d’humour et riche en rebondissements. L’auteur de ce livre proposé par les Éditions Bragelonne sait habilement mêler les genres et se jouer de vous. De plus l’usage de flashback associé au fait que Mickey 7 interpelle souvent le lecteur et que l’histoire nous soit livrée de son point de vue facilitent l’empathie.

Peu après dans Mickey 7 d’Edward Ashton nous nous retrouvons confrontés au face-à-face entre Mickey 7 et Mickey 8. « Bon (…) apparemment nous avons un problème l’un de nous doit dégager ». La tension est palpable. Une épée de Damoclès pèse sur leurs têtes. Si l’on découvre qu’ils sont des multiples tous deux risquent d’être passés au recycleur. Mickey 7 et 8 doivent à tout prix trouver une solution.

Durant ce passage de ce livre proposé par les Éditions Bragelonne on apprend peu à peu que Marshall les voit comme des abominations. Au mieux il les tolère. Les consommables sont utiles pour certaines missions. De plus Marshall montre de l’intérêt pour les vers de glace. Ainsi il leur avait donné pour mission de rapporter un spécimen.

Peu après dans Mickey 7 d’Edward Ashton, le jeune homme joue bien malgré lui un double jeu. De même il en vient à s’interroger sur la sincérité de son amitié avec Batho dont l’honnêteté est remise en question.

Ainsi quand Mickey 7 est confronté à ce dernier qui ignore sa vraie identité. Le jeune homme est estomaqué. Car son soi-disant ami « ment mal mais mal » entre autres sur sa prétendue mort ». Ce qui le pousse à s’interroger. « Mais maintenant je me demande ce qui est réellement arrivé à 6. Bertho m’a-t-il aussi menti à ce propos ? ».

Cependant et ce dès ce moment dans ce livre proposé par les Éditions Bragelonne Mickey 7 est troublé et prend conscience de sa propre mortalité. Ainsi « si je meurs maintenant aucun autre moi ne sortira de la cuve. L’autre moi est déjà là et en dépit des apparences. 8 n’est clairement pas une extension de moi. J’ai même l’impression qu’il ne m’aime pas trop ».

A partir de ce moment dans Mickey 7 d’Edward Ashton la menace se fait des plus précise et la tension plus palpable. « Honnêtement à ce train-là, je le crois (Marshal) capable un de ces jours de s’opposer à la régénération ».

Durant ce passage de ce livre proposé par les Éditions Bragelonne et cela ne sera pas la dernière fois, Mickey 7 a un mauvais pressentiment. « Un frisson me parcourait la colonne vertébrale ». Peu à peu on en apprend plus sur Mickey Barnes et ce qui l’a mené à sa situation actuelle. De même que sur son amitié avec Bertho.

Un passage de Mickey 7 m’a fait penser au Transperceneige voire à Soleil vert. Cela renvoi plus particulièrement biorecycleur. « Tout passe dedans fournis une pâte protéinée une bouillie de vitamine et de l’engrais. Personne n’a envie de se nourrir de cette pâte. Mais une colonie (…) doit pouvoir s’en contenter pendant longtemps ».

Tout au long de ce livre proposé par les Éditions Bragelonne l’auteur joue sur nos attentes. On est happé par le récit. De plus on ressent de l’empathie pour Mickey 7. La tension est palpable, car les multiples sont interdits. Bien qu’ils aient trouvé un compromis, ils ne sont pas pour autant tirés d’affaire. Car Marshall voit Mickey 7 et les régénérés comme des abominations.

Ainsi « Marshall donne l’impression d’avoir marché sur une bouse chaque fois qu’il se rappelle qu’on lui impose un Mickey Barnes sur sa colonie. S’il flaire la moindre entourloupe le biorecycleur est encore ce que nous pourrons espérer de mieux ». C’est pourquoi ses interactions avec Marshall sont tendues. Ce dernier a ressenti pour lui une aversion viscérale et ce dès leur première rencontre. Une épée de Damoclès pèse sur leurs deux têtes.

Pour ne rien arranger dans Mickey 7 d’Edward Ashton une personne l’ayant croisé à son retour est porté disparue. La tension s’intensifie. Leurs voisins ne sont peut-être pas si amicaux que ça. Après tout Mickey 7 ert les siens ont envahi leur planète. Puis la menace se précise. Une intrusion a eu lieu dans le dôme. Les vers de glace semblent les avoir attaqués.

Parallèlement à cela Mickey 7 s’intéresse aux précédentes colonies sur les autres planètes ou plus exactement à leur échec. Il en conclut avec justesse et ironie « implanter une colonie est difficile sur une planète hospitalière. C’est presque impossible sur une planète hostile ».

Tout au long de ce livre proposé par les Éditions Bragelonne on peut souligner la minutie de l’auteur. Ainsi une de ces planètes se nomme Roanoke. Tous ce se sont fait exterminer par la faune. On note une belle référence à la colonie de Roanoke dont les habitants ont disparu sans laisser de traces.

Peu à peu dans Mickey 7 d’Edward Ashton l’urgence se fait sentir. Une expédition est envoyée pour partir à la recherche de spécimens. Celle-ci ne se passe pas comme prévue. De plus le positon de Mickey 7 et 8 est de plus en plus difficile. Leur vie est menacée.

Au fil des pages de ce livre proposé par les Éditions Bragelonne, Mickey 7 nous apparaît dans toute sa complexité. Ainsi face à l’incompréhension des autres qui pensent qu’il est immortel ou presque, le jeune se heurte la réalité. Ainsi au cours d’une nouvelle mission avec Cat. Celle-ci fait observer « tu es censé être immortel, mais tu te comportes comme si tu n’étais pas convaincu ».

Ce à quoi Mickey 7 lui répond « j’ai beau savoir que ce n’est pas permanent. Je préfère limiter le nombre de fois où je meurs au strict minimum. Mourir fait mal ». Peu après il fait un constat ironique voire amer « génial. Me voilà devenu le consommable qui a peur de mourir. Socialement je ne pense pas pouvoir tomber plus bas ».

On suit avec passion cette intrigue tout à la fois rythmée, émouvant, teinté d’humour noir. Celle-ci nous pousse à la réflexion. Ce livre proposé par les Éditions Bragelonne se conclut en beauté par une interview du réalisateur. Celle-ci est réalisée par l’auteur lui-même.

Durant celle-ci on apprend pourquoi Bong Joon-ho  a choisi de raconter l’histoire de Mickey 7. « En lisant le roman j’ai été subjugué par ces idées absolument uniques. J’ai trouvé le concept de réplication humaine fascinant et j’ai adoré que ce soit un personnage ordinaire, un travailleur qui se régénère. Et le fait que l’histoire se déroule sur une planète inexplorée peuplée de créatures insolites avait tout pour me séduire ».

Un peu plus loin, Edward Ashton lui demande pourquoi Mickey 17. Bong Joon-ho répond « je voulais souligner à quel point le processus était devenue répétitif, banal et développer davantage la vie de Mickey ». Ce dernier est un personnage tout à la fois pathétique, hilarant et attachant.

Emboîtez le pas d’un consommable attachant et hilarant dans Mickey 7 d’Edward Ashton

Mickey 7 d’Edward Ashton. Éditions Bragelonne. Prix : 20 €

Pour plus d’info : https://www.bragelonne.fr/

Rédactrice freelance, Pigiste

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